Je m'appelle Jaelyn, j'ai vingt-cinq ans et je suis né le douze novembre, pour le reste, faites le calcul. Vous me trouverez très franche, idéaliste, utopique, rêveuse, déterminée, fonceuse, ambitieuse, débrouillarde, charmeuse, envoûtante, bref, j'ai la tête de l'emploi pour en faire rêver plus d'un, bien que certaines personnes me reprochent d'être chiante, indécise, troublée, caractérielle, vulgaire, impatiente, névrosée, impulsive, irréfléchie, méfiante, bref, un putain de casse-tête. Dieu, et le surpernaturel en général, je n'en ai pas grand chose à branler, pour tout dire, si le bon Dieu existait, il m'aurait faite suffisamment solide pour foutre le camp de chez moi bien avant mes quinze ans. Je suis actuellement employée dans un salon de tatouage à graver dans la chair des gens ce que je dessine de ma plume, ce qui est en soit vachement cool. Sinon, on m'a dit que je ressemblais à Alysha Nett. Je fais partie des mortels.

Je ne suis pas de ce genre à supporter qu'on m'emmerde, après toutes ces conneries que j'ai du encaisser sans broncher pour m'en sortir, je préfère qu'on me foute la paix et qu'on cherche des noises à quelqu'un d'autre. Le Bon Dieu y connait rien à ce putain de dicton de passer, au suivant ? « Pas ce soir, je dois bosser ». Il continue pourtant de foutre son visage qui griffe mon cou avec l'émergence d'une barbe de quelques jours sur les traits, le parcourant de ses lèvres en remontant dans mes cheveux, ses mains glissant déjà de mes épaules sur mes bras. Je dépose mon crayon, me dépêtre de cette situation lourde dans laquelle je suis empêtrée depuis des mois. Choisir Tray comme colocataire, c'est clairement pas l'idée la plus brillante que j'ai eu de ma putain de vie. Ce mec avait l'air à peu près stable jusqu'à ce que je prenne conscience qu'il était encore plus abimé que moi par son passé, lourdement handicapé par des tics qu'il accuse du à son vécu. Certes, je veux bien comprendre que ce mec a radicalement manqué d'affection dans sa vie, mais si je passe ma vie à lui ouvrir grand la porte de ma culotte pour pouvoir crécher dans son appartement sans rien débourser histoire de me payer les beaux arts, j'aurai jamais le temps de me créer ce portfolio qui m'y fera entrer sans problème, et si j'y étais acceptée avec une bourse, ce serait pas plus mal non plus « Allez Jae, que ce soir, puis ton dessin il est moche ». Un véritable gamin, malgré sa carrure imposante et ses mains immenses. Je soupire, partagée entre l'envie de lui céder pour le faire taire et l'autre de lui cracher dessus et de lui balancer avec vigueur ces coups qui me démange depuis des semaines. Je me fais chier, j'accuse pour la bonne cause, mais je crève de cette envie de le castrer. Mieux, de lui planter mon crayon dans le globe oculaire. Je souris malgré moi, amusé par ce relent d'agressivité que je calme habituellement à renforts de cachets. Seulement, j'ai plus un rond et donc plus un comprimé. Lui, il en a des tas, lui, le revendeur de matos pour les drogués fortunés, que de la came qualité extra, de la poudre d'une blancheur immaculée et des cachets plus colorés encore que l'arc-en-ciel. Mais ça, c'est pas touche, et même si je l'aide à dépasser son anxiété chronique du à l'abandon de sa mère - un dépendant affectif selon son psy à 400 balles l'heure - il me fourgue pas pour que dalle. Il me bichonne, d'une façon trop malsaine pour que je m'y penche sérieusement à jeun « Seulement si tu me files un cachet de Valium ». Il se crispe alors que je me retourne, lui fait face, yeux de biche en supplément. Sa mâchoire se contracte, son regard se durcit, l'homme d'affaire ressort et il soupire finalement. J'ai gagné. Quand il sort, je passe la main dans mes cheveux, remarque l'écran lumineux de mon téléphone. Arquant un sourcil, je regarde le message Au musée, maintenant. Frissonne. À mon tour de peser intérieurement le pour et le contre, ce qui ne dure pas trop longtemps malgré moi. Je me fais chier de me voir descendre les escaliers au sprint, descendant dans la rue pour héler un taxi et prendre le chemin du musée. Musée où je passe bien trop de temps à ne plus observer qu'une chose, et ce n'est aucune des oeuvres d'art qui pourtant pullule entre ses murs. Non, ce que j'y vois, ce que j'y touche, c'est lui, et rien d'autre...

PRÉNOM &/OU PSEUDO : Tasya ÂGE : vingt deux ans PAYS : Canada NUMÉRO DE CARTE BLEU : seulement si tu me files de la coke pour me forcer à la sortir pour me faire des lignes MOT DE PASSE DU RÉGLEMENT code bon par Morphée. AVIS SUR LE FORUM : J'aime beaucoup l'idée, moi-même fanatique de la mythologie grecque